Comment transmettre l’émotion de vos personnages

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Je vous propose aujourd’hui la traduction d’un article du site Mythcreants : “Conveying Character Emotion”, par Chris Winkle. Merci à Chris Winkle de son autorisation pour cette traduction !

« Mythcreants est un blog pour les auteurs de fiction. Pour mieux comprendre et raconter les histoires que nous adorons, nous analysons des histoires populaires et explorons des techniques d’écriture, de jeu de rôles et de construction d’univers narratifs. Nous sommes là pour fournir du divertissement, des connaissances et de l’inspiration. »

Vous connaissez votre personnage par coeur, mais ça ne se transmet pas bien à vos lecteurs. Ils ne sont pas sûrs de ce que votre personnage ressent et ils ne le ressentent pas du tout eux-mêmes. Les scènes que vous avez soigneusement construites pour maximiser l’impact émotionnel tombent à plat.

Si ça vous parle, c’est le moment de travailler sur comment transmettre les émotions de vos personnages.

De quoi avez-vous besoin pour communiquer ?

D’abord, passons en revue ce que vous essayez de faire. Votre travail est fait une fois que votre public comprend les choses suivantes.

Ce que veut votre personnage

D’abord, vos lecteurs doivent savoir ce que votre personnage veut accomplir dans la scène. Sans enjeu dans une scène, il n’y a pas de conflit. Vous pourriez aussi bien la remplacer par une conversation sur la météo, ce serait aussi excitant.

Votre personnage peut ne pas être entièrement consciente de son objectif. Si elle participe à un débat public, elle peut penser que son objectif est de démontrer la vérité aux spectateurs, alors que ce qu’elle veut vraiment, c’est préserver sa fierté.

Plus l’objectif est profond et lié à ses émotions, plus il est probable que votre personnage soit dans le déni ou en soit inconsciente. Mais elle doit quand même agir en fonction de ses désirs, même si elle ne comprend pas ce qu’elle fait ou pourquoi elle le fait.

D’autre part, l’objectif peut aussi être évident. Votre personnage peut vouloir convaincre le méchant de lui donner un artefact magique, par exemple. Ou peut-être qu’elle veut l’artefact, mais qu’elle veut aussi donner une bonne image d’elle-même en face du prince. Que les désirs de votre personnage soient évidents, subtils ou nombreux, vos lecteurs doivent les comprendre.

Comment votre personnage se sent devant les événements immédiats

Une fois que vos lecteurs comprennent ce que veut votre personnage dans la scène, vous avez un avantage pour communiquer ce que votre personnage ressent au fur et à mesure des événements qui suivront. Si votre personnage échoue à atteindre son but, les lecteurs peuvent anticiper la déception ou la frustration.

Mais ne vous arrêtez pas là. Des détails qui semblent anodins pourraient avoir une signification pour votre personnage. Peut-être que le méchant dit à votre héros, “Je ne t’ai pas vu depuis ta remise de diplôme.” Hors contexte, cela semble innocent, mais en fait, la remise des diplômes était un événement très privé, et votre héros n’avait aucune idée que le méchant était présent. Les lecteurs doivent ressentir à quel point il est bouleversé par cette révélation.

Votre public pourrait s’attendre à ce que votre héros en colère claque la porte avec violence, mais à la place il l’observe s’asseoir et boire un thé. Si vous ne communiquez pas l’aggressivité qui bouillonne à l’intérieur de lui, son comportement peut les déconcerter. Ils ont besoin d’une confirmation en temps réel de ce que le personnage ressent.

Pourquoi c’est important

Savoir ce que le personnage veut et ce qu’il ressent n’est pas suffisant. Les lecteurs doivent comprendre pourquoi. Même si ça semble évident, c’est important de préciser pourquoi le dénouement de l’histoire compte pour votre personnage. Par exemple, presque n’importe qui serait malheureux de perdre son emploi. Mais pour certaines personnes, ça signifie seulement une petite perte d’épargne et le dérangement d’en trouver un nouveau. Pour d’autres, perdre un emploi pourrait vouloir dire réemménager avec des parents abusifs.

Votre scène impactera les lecteurs seulement une fois qu’ils auront compris ses conséquences. Si vos lecteurs vous disent qu’ils savent ce que votre personnage ressent sur le moment, mais qu’il se moque toujours du dénouement, c’est sûrement ce qu’il manque à votre récit.

Et on arrive maintenant à la partie délicate : même si vos lecteurs doivent savoir ce que votre personnage veut, ce qu’il ressent et pourquoi c’est important, vous ne pouvez pas juste leur dire. Pour qu’ils ressentent ce que le personnage ressent, vous devez le montrer. Dire simplement “Michaël se sentit en colère” n’est pas aussi efficace que “Mickaël serra ses poings.”

Raconter des éléments devrait être un dernier recours, seulement quand les montrer est trop complexe ou confus. Par exemple, si un personnage commente un incident du passé pour lequel les lecteurs n’étaient pas là, comme la remise de diplôme dans l’exemple précédent, il va falloir donner aux lecteurs beaucoup de contexte en peu de temps. Leur raconter brièvement l’événement pourrait être plus pratique que de leur montrer la même information.

Utilisez l’atmosphère pour préparer les lecteurs

Vous pouvez transmettre une émotion aux lecteurs en construisant soigneusement l’atmosphère. Cela ne dira pas aux lecteurs comment un personnage en particulier se sent, sauf si la scène est écrite du point de vue de ce personnage, mais ça peut quand même préparer les lecteurs pour une scène pleine d’émotions.

N’utilisez pas tout le temps la météo pour décrire l’humeur du jour. S’il fait soleil quand vos personnages sont heureux et s’il pleut quand ils sont tristes, vos lecteurs pourraient se demander s’ils n’ont pas le pouvoir de contrôler la météo ! Soyez subtils quand vous décrivez le temps qu’il fait.

A la place, mettez l’accent sur le paysage, qui est utilisé moins souvent : un trottoir boueux, de l’asphalt qui fond, un rond de sorcière. Ensuite, ajoutez des détails qui renforcent l’humeur et invoquent l’imagination. Un ours en peluche perdu, qui pourrit dans les bois, évoque une histoire à part entière. Si vous avez des gens à l’arrière-plan, leur description et comportement peuvent aussi contribuer à l’atmosphère. Un aubergiste peut soit ronfler à la réception ou brosser frénétiquement la moquette.

De temps en temps, vous pourriez tenter de contraster l’atmosphère avec l’humeur de votre personnage. Rien ne montre mieux la dépression que de se sentir abattu à une fête sur la plage pleine de château de sable, de rires et de batailles d’eau. Bien que cet effet a le pouvoir de faire ressortir les émotions de votre personnage, il faudra travailler un peu plus dur pour les montrer à votre public.

Montrez les émotions de l’extérieur

Quand vous avez besoin de montrer les émotions d’un personnage sans utiliser leur point de vue dans la scène ou un point de vue omniscient, vous pouvez vous appuyer sur les étapes suivantes.

Améliorez les actions

Passez en revue les actions que vous avez dans vos scènes et réfléchissez à comment vous pourriez leur donner plus d’intensité. Claquer une porte, caresser des cheveux ou serrer les poings sont toutes des actions qui sous-entendent fortement de l’émotion. Cependant, certaines scènes requièrent quelque chose de plus subtil. Quand il jette une feuille de papier, est-ce que votre personnage la froisse et la jette dans la corbeille à papier, ou la plie-t-il soigneusement pour la déposer au recyclage ? Ou alors la déchire-t-il en mille morceaux avant de balancer les lambeaux de papier par la fenêtre ? Chacune de ces actions transmet une personnalité différente et une note émotionnelle différente.

Ajoutez des expressions du visage et du langage corporel

De petites expressions peuvent transmettre beaucoup de profondeur émotionnelle et de nuance. Elles sont aussi souvent involontaires et permettent donc de montrer des sentiments que vos personnages cachent peut-être. Bras croisés, sourcils levés, poings serrés, yeux rétrécis, ou épaules tombantes ont toutes de fortes connotations et peuvent se manifester avant que votre personnage n’arrive à les en empêcher.

Si vous avez besoin de plus d’idées, je recommande Emotional Thesaurus from Writers Helping Writers. (non traduit en français)

Travaillez vos dialogues pour les imprégner d’émotions

Je ne peux pas insister assez sur l’importance de la formulation de vos dialogues sur la quantité d’émotions transmises. Ces phrases communiquent toutes la même idée, mais les émotions sont différentes :

“Je ne serai pas contre un peu de temps pour moi maintenant.”

“Peux-tu me laisser seul un instant ?”

“Laisse-moi tranquille.”

Si vous voulez donner plus d’impact à une ligne de dialogue, envisagez de la laisser seule sur une ligne au lieu d’ajouter un point d’exclamation ou de la mettre en italique au milieu d’un paragraphe. Ne diluez pas une phrase puissante émotionnellement en la noyant au milieu de bavardages plus faibles.

Votre objectif quand vous écrivez des actions, du langage corporel et du dialogue est de recréer l’expérience d’un film.

Malheureusement, vous ne pouvez pas montrer des images et faire écouter des sons ; vous devez les évoquer avec vos mots. Quand vous doutez, regardez votre série préférée pour trouver l’inspiration ou imaginez comment votre acteur préféré interpréterait le personnage. N’essayez pas de décrire tout ce que vous voyez ou tous les détails sonores. Vous voulez quelques mots qui saisissent l’expérience.

Montrez l’émotion de l’intérieur

Quand vous écrivez du point de vue du personnage, vous pouvez utiliser toutes les techniques basiques pour transmettre les émotions de l’extérieur. Mais en plus de ça, vous disposez d’outils puissants dont les réalisateurs de films ne disposent pas. Rien n’est plus efficace pour faire ressentir à votre public ce que votre personnage ressent que de montrer ce que les personnages ressentent de l’intérieur. Envisagez ces techniques.

Utilisez les sensations internes

Le langage corporel et les expressions devraient être un peu différentes quand elles sont utilisées du point de vue du personnage. Le toucher devient beaucoup plus important. Ils ne peuvent pas voir leur visage rougir mais ils sentent leurs joues brûler. Au lieu d’observer l’eau qui goutte de leurs habits trempés, ils peuvent sentir un petit ruisseau couler sous leur Tee-shirt et venir tremper leurs sous-vêtements.

Les sensations internes au corps ont un impact fort. Le coeur qui s’emballe, la poitrine qui se serre, le vertige, la nausée, les douleurs et les frissons peuvent tous ajouter de l’émotion au bon moment. Mais faites en sorte que ce soit bien le bon moment, et n’en faites pas trop sur les scènes moins importantes.

Jouez avec la distance narrative

Il y a plein de raisons de maintenir un point de vue distant, mais s’approcher peut rendre les émotions du personnage beaucoup plus fortes. Si vous avez l’habitude d’écrire d’un point de vue omniscient, expérimentez avec le point de vue objectif. Si vous utilisez le point de vue objectif, essayez la première personne.

Mais votre distance narrative fonctionnera seulement si vous tirez avantage de ce qu’un point de vue plus proche peut vous apporter. Par exemple, prenez ce paragraphe :

Exemple

Le cortex central ronronnait en traitant simultanément les requêtes de transferts de milliers de capsules de sauvetage. Ma capsule rejoignit la file et nous attendîmes alors que la longue ligne devant nous était lentement poussée en dehors de la station qui se désagrégeait. Ensuite, nous atteignîmes le bord et en quelques instants, nous glissions dans l’espace.

Vu le peu de personnalité de ce passage, ça ne pose aucun problème de garder un point de vue distant. Maintenant, lisez cela :

Exemple

Nous n’étions pas les seuls à courir. Par la fenêtre de nos placards de sauvetage, des milliers d’autres capsules bouchaient le cortex central. Nous avons rejoint la file, mais le bout en était réduit à seulement un minuscule grain de sable dans le vaste tunnel. Plus loin, le cortex bourdonnait, luttant pour pousser chaque groupe à l’extérieur, de plus en plus proche avec chaque battement. J’étais sûr qu’à n’importe quel moment, le fuselage brisé pouvait mordre notre minuscule cage et nous écraser. Enfin, notre capsule atteignit le devant de la file et nous glissâmes dans la sécurité de l’espace infini.

C’est mieux car ça ne décrit pas les événements de manière aussi objective. Le cortex ne fait pas que traiter les données, il lutte. Tout ceux qui utilisent une capsule sont lâches et l’espace représente maintenant la sécurité. Votre personnage-point de vue a des opinions et votre narration doit refléter cela.

Vous devriez également éviter de mettre des mots sur les expériences de votre personnage-point de vue. A la place de “J’ai entendu le cortex bourdonner”, utilisez “le cortex se mit à bourdonner”. Au lieu de “J’ai regardé les autres capsules s’aligner”, utilisez “ les autres capsules se sont alignées”. Ces mots éloignent le lecteur du personnage.

Ajoutez les pensées de votre personnage

Une fois que vous avez une distance narrative resserrée, vous pouvez ajouter les pensées. La ligne entre la narration et les pensées va être de plus en plus floue, et vous allez ainsi offrir à vos lecteurs une expérience harmonieuse.

Exemple

Dès que Lily entra, elle alla droit sur mon placard de la dernière chance, c’est comme ça que j’appelle ma capsule de sauvetage. Elle grogna et poussa mes cintres, comme si elle ne voudrait même pas de quelques tenues supplémentaires en cas d’urgence. La capsule s’éclaira et émit des petits bips en réalisant sa séquence de test. Enfin, elle déclara que tout était en ordre. Lily appuya sa tête contre la porte et poussa un long soupir.

Qui eut crû que ces séquences de test étaient devenus le nouveau truc qui calmait Lily, on ne s’était jamais échappés avec une capsule pourtant. Enfin, il y a bien cette fois dans le Système Otairus, mais ça ne compte pas vraiment.

Grâce aux pensées insérées dans la narration, ce paragraphe est beaucoup plus vivant. Il va envoyer des signaux émotionnels plus forts à votre lecteur. Dans cet exemple, on est capable de savoir que votre personnage-point de vue a une attitude détendue envers sa capsule de sauvetage, il y pense comme à un espace supplémentaire pour ses vêtements. Sans l’ajout des pensées, nous ne saurions pas, car la narration est concentrée sur les actions de Lily.

Les pensées sont aussi une bonne manière de montrer des idées qui sont trop complexes ou cachées pour être exprimées, comme :

  • l’anticipation des possibilitées futures
  • les souvenirs des expériences passées
  • ce que votre personnage pense vraiment de son patron
  • son cheminement vers une décision importante

Bien que les pensées n’ont pas besoin de concerner ce qui se passe à ce moment-là, elles doivent être déclenchées par cela. L’odeur des lilas peut rappeler à votre personnage la maison des voisins où elle avait l’habitude d’aller. Une question innocente peut déclencher une lutte intérieure.

Les pensées sont un outil essentiel de la fiction, mais c’est possible d’aller trop loin en les utilisant. Ne redites pas ce dont vous avez déjà fait la démonstration avec des actions ou du langage corporel. Ne les utilisez pas pour raconter alors que vous pouvez montrer. En plus de ça, les pensées sont bien connues pour casser le rythme, en particulier pendant un dialogue. N’alourdissez pas vos conversations en insérant une analyse mentale de ce que tout le monde veut vraiment dire. Utilisez le dialogue et le langage corporel pour dire ce que le personnage veut vraiment dire.

Créez des réactions émotionnelles

Votre personnage doit réagir aux événements importants de votre histoire. Sinon, ils auront l’air d’être sans coeur ou votre lecteur ne comprendra pas l’importance de l’événement.

Vous devriez favoriser deux types de réactions dans vos textes : les unes qui arrivent instantanément, et celles qui émergent quand le personnage y pense plus tard.

Enrichissez les réactions instantanées

Envisagez d’inclure ces éléments dans vos réactions instantanées :

  • Le stimulus – ce qui a déclenché la réaction.
  • La réponse réflexe – ce que votre personnage fait de manière involontaire ou instinctive. Par exemple, sauter, avoir un haut-le-coeur, hurler ou frissonner.
  • La réponse émotionnelle – exclamations comme “Que diable ?” ou “Oh merde.” Elles peuvent être prononcées ou rester dans la tête du personnage.
  • La réponse rationnelle – les pensées conscientes que votre personnage a au sujet du stimulus. Elles devraient être suffisantes pour qu’il atteigne une conclusion sur ce qu’il s’est passé et sur ce qu’il doit faire maintenant.
  • La réponse intentionnelle – en dernier, votre personnage met en place ce qu’il a décidé. Il dit ou fait quelque chose en réponse au stimulus.

Vous n’avez pas forcément besoin de tous ces éléments, mais peu importe ceux que vous utilisez, ils doivent être présentés dans cet ordre. Votre personnage ne peut pas réagir à quelque chose avant que ça n’arrive ou réagir de manière intentionnelle avant de décider comment.

Mauvais exemple : Je me suis éloigné alors qu’elle attrapait mon avant-bras.

Bon exemple : Elle m’a attrapé l’avant-bras, et je me suis éloigné.

Somme toute, votre réaction instantanée pourrait ressembler à ça :

Exemple

La station se mit à trembler. Je suis tombé contre la rampe et j’ai laissé tomber mon Martini. Mon dieu, qu’est-ce qui s’est passé ? Rien de bon, voilà ce qui se passait. Il fallait que je trouve Lily. J’ai attrapé mon sac et j’ai couru vers la capsule, poursuivi par l’alarme hurlante.

Plus votre formulation est resserrée, plus la réaction est ressentie comme urgente. Ne laissez pas votre personnage philosopher pendant une urgence.

Cassez le rythme avec une scène de réaction

Une fois que votre personnage s’est échappé de la station qui se désagrège ou a été jeté dans un donjon, c’est le moment d’une scène de réaction. Après une scène tendue, une courte période de repos permet à votre personnage de réfléchir à ce qui vient de se passer. Ce n’est pas forcément nécessaire d’en faire des scènes complètes, un paragraphe peut suffire. Mais c’est une bonne occasion de montrer la vision du monde de vos personnages plus en profondeur. Vous pouvez même les laisser contempler le sens de la vie, tant que ça semble pertinent avec les problèmes auxquels ils sont confrontés.

Exemple

Les lumières baissèrent et Lily succomba enfin au sommeil. A travers la fenêtre au-dessus d’elle, des morceaux de la station tournoyaient en réfléchissant la lumière d’une lune proche.

Est-ce que Lily savait que la station allait être détruite ? Non, je ne peux pas imaginer qu’elle le savait, c’était un accident imprévisible. Puis je me suis rappelé le soulagement sur son visage après qu’elle ait testé ma capsule. Quelque chose était à l’origine de ce soulagement. Quelque chose dont elle ne m’a pas parlé.

Il faut quand même qu’il y ait du conflit dans ces interludes, mais ce sera un conflit interne. Ils peuvent lutter pour interpréter des indices ou agoniser pour décider de ce qu’ils vont faire ensuite. Une fois que le conflit est résolu, votre personnage et vos lecteurs seront prêts pour la prochaine étape de l’action.

Quand inclure le passé du personnage ?

Le passé du personnage est souvent trop utilisé par les auteurs. Cependant, dans de rares occasions, le public aura besoin de connaître le passé de votre personnage pour mieux les comprendre. Si vous avez tout essayé et que vos lecteurs n’arrivent pas du tout à comprendre pourquoi votre personnage agit d’une telle manière, alors peut-être est-ce le moment d’un flashback ou d’une scène d’exposition qui révèle leur histoire.

Un très bon exemple de contexte bien fait est dans le film Contact datant de 1997. Il y a une scène émouvante entre le personnage principal, Ellie, et son père décédé. Avant que cette scène puisse avoir un effet sur le public, il doit comprendre la forte connexion qu’Ellie avait avec son père. Comme il est mort, c’est difficile de le faire au présent. Il y a donc vers le début une scène de flashback qui établit leur relation.

Dans des cas comme celui-ci, cependant, vous devez quand même réfléchir à vos options. Et si le père d’Ellie était vivant au début du film ? Alors, des scènes ordinaires pourraient montrer à quel point il est important pour elle. Ou avec une narration en profondeur de son point de vue, elle pourrait penser à lui en permanence. Cela construirait leur relation sans scène de flashback.

Si vous décidez d’aller fouiller dans le passé de votre personnage, il faut que vos lecteurs soient investis avant de le faire. Sinon, ils abandonneront dès que vous revenez en arrière. Une fois qu’ils ont de l’empathie pour vos personnages et les problèmes auxquels ils sont confrontés, alors vous pouvez faire un détour.

Passez en revue votre travail et vérifiez si certaines expressions des émotions de vos personnages manquent. Avez-vous des actions significatives et du langage corporel ? Est-ce que le ton des dialogues est assez fort ? Y a-t-il assez de sensations internes, de pensées et de réfléxions ? Gardez un oeil critique pour voir comment ces éléments pourraient ajouter de la personnalité, de l’émotion et de la nuance à votre histoire.

Sur l’auteur

ChrisWinkle

Chris Winkle est l’éditrice principale et une blogueuse régulière pour Mythcreants. En plus, elle fait du design, elle code et elle écrit des histoires. Quand elle réussit à échapper à son addiction chronique au travail, elle aime boire du thé, porter de drôles de chapeaux, s’amuser avec des chatons et écraser ses amis à la table de jeu.

 

4 réponses
  1. C.S. Ringer
    C.S. Ringer dit :

    Merci pour cet article, il va me servir ! Je crois que j’ai compris ce qui n’allait pas chez mes personnages, maintenant je suis ultra-motivée à arranger ces petites (ou grosses) erreurs !

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