Les conseils de … Constantin Stanislavski – L’imagination et la fantaisie

Les conseils de CS imaginationQuand on veut écrire, tout part d’une idée. Que ce soit un son, une image ou un ressenti, un tableau se construit peu à peu dans la tête de l’auteur. L’étape de la visualisation est essentielle et peut aider à éviter le blocage face à la page blanche.

L’auteur, comme l’acteur, doit développer sa capacité à imaginer des univers entiers dans sa tête pour pouvoir faire vivre son histoire au lecteur.

Dans son livre intitulé « La formation de l’acteur », Constantin Stanislavski consacre un chapitre à l’imagination et son développement. Si ces conseils sont destinés à l’acteur qui veut enrichir son rôle, ils sont tout à fait transférables à l’auteur qui voudrait enrichir les scènes qu’il écrit, une fois l’idée de base trouvée.

1. Connaissez-vous la différence entre « imagination » et « fantaisie » ?

« L’imagination créé des choses qui peuvent exister ou arriver, tandis que la fantaisie invente des choses qui n’existent pas, n’ont jamais existé et n’existeront jamais. »

Ces deux éléments sont essentiels dans le travail créatif et artistique et peuvent être développés.

Et si ?

Dans son livre, Stanislavski met en scène un professeur face à un groupe d’élève. Le professeur leur propose un exercice : les élèves doivent proposer une situation fictive dans laquelle ils s’imaginent, puis la développer de manière cohérente. Pour Stanislavski, la clé de l’imagination réside dans les mots « Et si ? ». Cette question est le point de départ de l’exercice, ensuite l’imagination construit sur l’hypothèse de départ.

  • Et si la nuit ne tombait pas ce soir ?
  • Et si mon chien se mettait à parler ?
  • Et si la publicité sous toutes ses formes était interdite à partir d’aujourd’hui ?

Quand leur imagination leur fait défaut, le professeur encourage les élèves à l’aide de questions. Ainsi, les questions « Où ? », « Quand ? », « Avec qui ? » peuvent aider à dérouler et enrichir une situation fictive. Mais la question la plus importante est « Pour quelle raison ? » car elle oblige à préciser l’objet des méditations, elle aide à imaginer la suite des évènements et pousse vos personnages à agir.

Il explique :

« Pour arriver à donner une réponse satisfaisante, ils doivent, soit fouetter leur imagination, soit aborder le sujet intellectuellement, grâce à un raisonnement logique. C’est souvent de cette manière consciente et intellectuelle que l’on prépare et que l’on dirige le travail de l’imagination. »

Car tout l’objectif de cette exercice est de créer de l’action et de faire avancer votre intrigue d’une manière cohérente, crédible et passionnante !

2. Accumuler des circonstances pour enflammer l’imagination

Il faut donc, d’après Constantin Stanislavski poser sans cesse ces questions, et accumuler rationnellement des circonstances jusqu’à ce que votre imagination s’enflamme et que les personnages prennent vie. A ce moment-là, leurs actions sont accordées avec leur objectif, leur volonté, leur passé et leur environnement. Une réaction intérieure est créée par toutes ces circonstances et pousse à une action crédible.

Et vous, attendez-vous d’avoir visualisé toute votre scène pour commencer à écrire ? Ou alors préférez-vous vous installer à votre bureau en espérant que la scène va se dérouler aux premiers tapotements de vos doigts sur le clavier ? Avez-vous des trucs pour encourager votre imagination ?

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