Erreur d’auteurs #1 : absence de question narrative
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Dans cet article, j’explique en quoi le concept de « question narrative » est essentiel à comprendre pour les jeunes auteurs.
De manière plus générale, dans cette nouvelle série d’articles, je voudrais partager avec vous les erreurs les plus fréquentes que je vois dans les romans dont je fais la bêta-lecture. En effet, écrire, ça s’apprend, et quand on est auteur débutant, on fait des erreurs, et certaines reviennent souvent. Ce sont celles que je veux partager avec vous !
Avec cette série, j’espère vous aider à comprendre de nouveaux concepts d’écriture créative, à regarder d’une autre manière votre histoire en cours et même, peut-être, à provoquer chez vous un de ces moments magiques qui vous font avancer !
1. Le concept de la question narrative
La question narrative, c’est une question assez globale qui va être valable du début à la fin de votre roman et qui va tenir vos lecteurs en haleine. Elle n’est pas forcément extrême, comme par exemple, « Vont-ils survivre ? », ni forcément mystérieuse comme « Vont-ils découvrir le secret de famille caché depuis cinq générations ? ». Elle peut être assez simple : « Le personnage va-t-il retrouver son équilibre ? ». Mais dans tous les cas, elle doit être posée rapidement et bien comprise par le lecteur.
En tant que fil conducteur, elle donne une cohérence à votre histoire.
En effet, la question narrative, c’est une des raisons principales pour laquelle votre lecteur continue de lire votre histoire. Elle est, en général, est très liée au genre de votre roman.
Par exemple :
> dans une romance : « Les protagonistes vont-ils finir ensemble ? »
> dans un roman policier : « Qui a commis le crime ? »
> dans une quête dans un genre fantasy : « le héros va-t-il sauver le monde/son village ? »
> dans un roman introspectif : « le personnage va-t-il retrouver la sérénité ? »
La question narrative peut s’affiner et se transformer au cours du roman. Par exemple, elle peut aller de « Qui est le meurtrier ? » à « Où se cache le meurtrier ? » à « Va-t-elle attraper le meurtrier ? ». Mais dès le début, on sait que la question est relative à la résolution d’un meurtre et la fin satisfaisante sera celle qui révèle le sort du meurtrier et ce qu’il s’est passé pour en arriver au meurtre.
Une fois la question posée clairement, le lecteur veut savoir la réponse, donc, il reprend régulièrement et spontanément sa lecture.
2. Le problème à la lecture d’une absence de question narrative
Sans question narrative, on peut quand même avoir une bonne expérience de lecture. Le personnage peut être original et attachant, l’univers narratif peut être plaisant et l’écriture fluide et agréable. Mais une fois le livre posé, on ne pense pas forcément à le reprendre. On peut le reprendre pour « retourner » dans le monde créé par l’auteur, mais pas vraiment pour savoir la suite.
Sans question narrative, on suit les personnages, d’un événement à l’autre, sans avoir d’idée précise d’où ils vont, ni de pourquoi on lit. Cela pose un problème de rythme et de structure, un peu comme si on pouvait arrêter l’histoire à n’importe quel moment, sans que cela soit un problème.
Sans question narrative, il n’y a pas de résolution satisfaisante, car une fin satisfaisante pour le lecteur répond à la question qu’il se pose depuis le début.
3. Deux conseils
👉Formuler consciemment votre question narrative dès que possible et vérifier qu’elle est bien claire pour votre lecteur. Essayez pour votre histoire en cours : quelle est la question narrative de votre roman ? A quel moment devient-elle claire à la lecture ?
👉Utilisez votre question narrative à la relecture. Si vous hésitez à supprimer ou à ajouter une scène, demandez-vous si ces scènes font avancer l’histoire vers une réponse à votre question narrative.
Pour les anglophones, je vous conseille cet article pour aller un peu plus loin.
En conclusion
Garder en tête le concept de la question narrative vous aidera à donner à votre lecteur l’envie de terminer la lecture de votre histoire, et lui donnera également une impression de cohérence au fil de sa lecture et une fin satisfaisante.
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