Travailler avec un bêta-lecteur : mon approche après trois ans d’expérience
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Beaucoup d’auteurs font appel à des bêta-lecteurs pour les aider à prendre du recul sur leur manuscrit. Mais comment est-ce de travailler avec un bêta-lecteur ?
Dans cet article, je vous explique mon approche de la bêta-lecture, après trois années de pratique.
1. Les étapes concrètes pour travailler avec un bêta-lecteur
Il y a plusieurs façons de trouver un bêta-lecteur. Mes clients prennent contact avec moi directement sur la page contact de ce site.
D’abord, j’ai besoin de savoir ce qu’ils attendent de leur travail avec un bêta-lecteur. Certains auteurs souhaitent un retour général et préfèrent ne rien me dire de leur projet, ni de leurs questionnements. Ils veulent voir ce qui ressort pour une lectrice complètement neutre.
D’autres, au contraire, arrivent avec un ou des questionnements précis. Par exemple :
👉 Est-ce que mon personnage principal est trop cliché ?
👉 Quels indices avez-vous identifiés avant de lire la révélation finale ?
👉 Est-ce que j’ai réussi à transformer mon expérience personnelle en un roman intéressant même pour les lecteurs qui ne me connaissent pas ?
Pour que le prix de ma prestation reste abordable, j’ai choisi de ne pas annoter le texte directement. Je lis votre texte sur ma liseuse, en prenant des notes au fil de ma lecture et en remplissant les différentes parties de mon rapport de bêta-lecture.
Ensuite, je vous envoie mon rapport à la date prévue, en général moins d’un mois après votre demande. Le délai que je vous annonce dépend de ma liste d’attente. Il prend également en compte un temps de prise de recul sur votre texte. J’ai souvent besoin de temps pour que mes idées se précisent après le travail de bêta-lecture. Je ne fais pas de bêta-lectures à la chaîne !
Enfin, certains auteurs reviennent vers moi par e-mail. Ils me demandent des précisions sur un point du rapport. Ou bien ils partagent avec moi les points qu’ils vont prendre en compte dans la version suivante de leur texte.
2. Les valeurs essentielles de mon travail de bêta-lectrice
Faire lire son texte à une inconnue est une étape importante et souvent effrayante dans la vie d’un auteur. Après des mois (ou des années !) passés en tête-à-tête avec ses personnages, décider de travailler avec un bêta-lecteur peut être une épreuve. Une nouvelle personne entre dans l’aventure !
Quand on écrit, on met beaucoup de nous dans nos textes. Nos expériences, nos émotions, nos croyances et nos valeurs ne sont pas forcément partagées par tout le monde. Travailler avec un bêta-lecteur et se confronter à son retour implique que l’on soit convaincu que le retour est fait d’une manière bienveillante. Il doit se concentrer sur l’histoire et non sur la personne derrière le texte.
J’en suis consciente et je m’applique à mettre en pratique les trois éléments ci-dessous dans toutes mes bêta-lectures. Pour moi, c’est la seule manière dont les retours peuvent être vraiment pris en compte, accueillis par l’auteur et peut-être incorporés dans la version suivante du texte.
👉 Une approche sans jugement :
Je me contente de décrire l’impact que le texte a sur moi et c’est tout : ce que j’avais vu venir, ce qui m’a surprise, ce qui ne me semble pas très cohérent. Je ne commente pas l’histoire racontée.
👉 Les remarques constructives et la mise en valeur de ce qui fonctionne :
Je pense qu’on apprend plus de ce qui fonctionne que de ce qui ne fonctionne pas. Quand on identifie ce qui fonctionne bien, on peut le refaire, aller plus loin, on est motivé pour exploiter cette compétence. Par contre, si on ne fait que pointer du doigt ce qui ne fonctionne pas c’est démotivant et ça n’aide pas vraiment à avancer. Alors, je m’applique à souligner tous les jolis moments, les rebondissements inattendus, les personnages qui restent avec moi une fois le livre refermé. Je fais des remarques constructives pour ce qui fonctionne moins bien, en m’efforçant de proposer des pistes de réflexions, sans faire de suggestions.
👉 L’impasse complète sur les fautes d’orthographe et de grammaire :
Ce type de correction vient après le travail du bêta-lecteur. Certains auteurs écrivent facilement sans fautes d’orthographe ou de grammaire et d’autres non. Dans tous les cas, une correction orthographique et grammaticale est nécessaire quand tout le reste (personnages, intrigue et univers narratif) est finalisé.
3. Un focus sur les apprentissages du Creative Writing dans mon travail de bêta-lecture
Les différents ateliers que j’ai suivis en Creative Writing me permettent d’avoir une grille d’analyse particulière dans le cadre de ma bêta-lecture.
En effet, pour bien fonctionner, une histoire doit avoir certains ingrédients, pas les mêmes pour toutes les histoires et pas dans les mêmes quantités. Mais il suffit parfois d’identifier un élément manquant pour que le lecteur soit emporté !
Je me concentre sur le fond du roman et en particulier sur :
👉 Les personnages :
J’essaie de les visualiser, de comprendre leurs ressorts internes et la cohérence de leurs actions et de leurs décisions. J’identifie leur motivation et leur évolution entre le début de l’histoire et la fin.
👉 Les mécanismes de l’intrigue :
Je cherche le fil rouge qui émerge de toute l’histoire, j’identifie les différentes étapes qui font avancer l’intrigue. Cela permet de faire ressortir les scènes qui ne font pas avancer l’histoire et de se poser la question de leur pertinence.
👉 L’univers narratif :
Je me demande si l’univers narratif est bien défini et cohérent. J’analyse comment il est connecté avec les personnages et l’intrigue et si le tout est bien articulé.
Après trois ans et des dizaines de livres bêta-lus, je suis persuadée que pour un auteur, travailler avec un bêta-lecteur est essentiel. Cette approche me permet d’apporter aux auteurs une analyse limpide des forces et des faiblesses de leur roman et de leur offrir des pistes de réflexion qu’ils sont libres ensuite d’emprunter, ou non !
Vous avez envie de tenter l’aventure et de travailler avec un bêta-lecteur ? Calculez votre tarif ici !