Les conseils de… Stephen King pour réussir sa description
1. La fonction de la description a évolué dans le temps
Vous souvenez-vous des descriptions sans fin des classiques du XIXème siècle, dont on sautait les pages au lycée pour enfin arriver à l’action et aux dialogues ?
A une époque sans télévision ni Internet, la description en détail de lieux que le lecteur n’avait jamais vu avait une fonction bien précise : le faire rêver en lui faisant découvrir ce qui existait dans un monde dont les limites étaient plus étroites qu’aujourd’hui. Lire un livre, c’était s’informer sur des lieux lointains et les êtres humains qui y vivaient.
Mais aujourd’hui, dans notre monde saturé d’images, lit-on encore pour cela ? Peut-être pas, car les descriptions marquent souvent les moments où le lecteur pose le livre. Pour éviter cette petite baisse d’énergie dans le récit, allons voir du côté du maître du suspens, Stephen King, qui explique ce qu’est une bonne description et comment maîtriser cet art dans son livre « Ecriture. Mémoires d’un métier ».
2. La technique de Stephen King pour écrire une bonne description
Pour Stephen King, la description est ce qui rend le lecteur un participant sensoriel dans l’histoire. Faire de bonnes descriptions s’apprend, surtout en lisant beaucoup. L’écriture d’une description commence par la visualisation de ce que vous voulez que le lecteur vive et se termine par vous, transcrivant ce que vous voyez dans votre esprit en mots sur la page.
C’est important de savoir quoi décrire et ne pas décrire. Pour Stephen King, une bonne description consiste en quelques détails bien choisis qui vont représenter tout le reste. En général, ce sont les premiers qui viennent à l’esprit.
Stephen King décrit un exemple concret de son expérience pour écrire une description :
« Je prends un moment pour visualiser dans mon esprit une image du lieu que je souhaite décrire, jusqu’à ce qu’elle remplisse mon esprit. Plus on pratique, plus la vision devient précise. Cette recherche dans ma mémoire est brève mais intense, comme un souvenir hypnotique. »
Dans cet exemple, King veut décrire un de ses restaurants préférés à New York. Les quatre premiers éléments qui lui viennent à l’esprit sont :
- l’obscurité du bar et le contraste avec la clarté du grand miroir qui attrape et reflète la lumière de la rue,
- la sciure sur le sol,
- les caricatures funky sur les murs,
- les odeurs de steaks et de poissons grillés qui sortent de la cuisine.
Il incorpore ensuite ces quatre détails dans sa scène pour camper le décor dans lequel son héros arrive à la recherche d’un homme. Le lecteur est là pour savoir si le héros trouve ou pas cet homme, pas pour avoir une visite guidée du lieu !
2. Peaufiner et pratiquer la description
On peut revenir sur les détails choisis au moment de la réécriture, même si d’après King, on se rend souvent compte que les premiers qui sont venus à l’esprit sont ceux qui sonnent le plus juste. Il conseille également d’adapter le nombre de détails utilisés à l’importance du lieu dans votre roman.
Un dernier conseil pour la fin : pour King, il faut pratiquer cet art et toujours se rappeler que le travail de l’auteur est de dire ce que qu’il voit et ensuite de continuer à raconter son histoire.
Alors pourquoi ne pas pratiquer en gardant un petit carnet sur vous, pour écrire des descriptions en vous rappelant d’un lieu quand vous avez cinq minutes dans le bus ou dans une salle d’attente ? Vous obtiendrez un catalogue de lieux et beaucoup d’inspiration !
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